Bonjour à tous,
Je n'ai pas trop l'habitude de fréquenter des foras de jardinage et j'ai eu connaissance de celui-ci par l'intermédiaire d'un mail que m'a envoyé Phil59 suite à sa visite du clos.
Comme c'est la première fois que je lis des appréciations (libres) à propos de mon jardin, je suis un peu confus.
C'est un peu comme si j'écoutais une conversation dont je serais le propos, mais qui ne m'est pas destinée.
Enfin, un grand merci à tous pour vos éloges, j'en suis très flatté.
Si j'osais, je vous apporterais quelques éclaircissements concernant ce jardin, car j'ai cru discerner dans certains de vos propos, quelques petites erreurs, notamment ceux qui narrent la genèse du jardin.
Ce jardin a été le mien dès le départ et n'a pas été créé dans le but d'être un jour ouvert au public.
Cette ouverture s'est faite de manière un peu fortuite car elle est née d'une visite que me fit Bruno Vaesken, alors rédac'chef de Rustica-Hebdo au cours de l'été 1991.
Ce dernier réussit à me convaincre que l'ouverture du jardin au public était susceptible d'intéresser ses lecteurs (entre-autres). J'acceptais car je sentais à cette époque que les amateurs avaient besoin d'exemples sur lesquels s'appuyer pour construire leur propre jardin.
Si en Angleterre, les exemples de jardins paysagés ne manquaient pas, en France ils faisaient, à l'époque, cruellement défaut. Les jardins botaniques Français étant à l'époque d'une indigence qui frisait le ridicule comparé à des jardins comme Kew-Garden, Wisley, le jardin botanique d'Edimbourg etc...
Les plantes vivaces, qui me passionnent depuis toujours et qui sont un des principaux piliers du jardin moderne  étaient à l'époque réservées à une élite de connaisseurs, et en dehors de quelques revues spécialisées, étaient très peu diffusées.
C'est dans cet esprit que j'acceptais cette ouverture, c'est aussi la raison pour laquelle je décidais très tôt, à l'instar de ce que j'avais vu en Angleterre, d'apposer des étiquettes sur les plantes afin que les visiteurs puissent en apprendre et retenir le nom. Quant aux différents jardins que j'ai réalisé notamment la rocaille, les jardins de gravier, les berges...c'était pour me permettre d'acclimater toujours plus de plantes afin de satisfaire mon insatiable curiosité de la vie, de son incroyable diversité, et non dans un but commercial. L'ouverture de la pépinière fut décidée beaucoup plus tard, et à mon corps défendant car j'avais déjà donné dans le métier de 1979 à 1983 et je gardais un assez mauvais souvenir de cette époque de vaches tellement maigres qu'elles en étaient devenues transparentes !
Lorsque le jardin fut inauguré en 1993, je savais que c'était trop tôt et je ne manquais  pas d'en informer mon partenaire (Rustica-Hebdo), mais le projet d'ouverture était sur rails et il me fallait bien l'assumer. De 95 à 99, c'est un peu "sous anesthésie" que le temps à passé.
En 2000, nous reprenions avec mes 3 enfants et mon gendre, le contrôle du jardin et de sa destinée et c'est ainsi que je décidais de l'agrandir afin d'acclimater toujours plus de plantes, dans des jardins de styles différents.
Lorsque je dis que j'ai construis, c'est dans le sens littéral qu'il faut le prendre. Le sentier exotique, je l'ai conçu et nous l'avons réalisés à deux avec mon fils Michael, sans l'intervention d'aucune entreprise extérieure, de même que toutes les autres parties du jardin que j'ai réalisé soit tout seul, soit avec un aide. Aujourd'hui, celui-ci fait près de 3 hectares et il est entretenu par deux jardiniers: mon fils Michael et Ludovic.
Nous avons sûrement de nombreux défauts, mais pas celui d'être feignants et si j'ai pris la peine de vous expliquer tout cela, c'est juste pour rendre compte du travail accomplit et des efforts réalisés afin que les amateurs français puisse avoir chez eux, et pas seulement en Angleterre, des jardins qui les honorent.
Depuis mes débuts en 76, bien d'autres jardins se sont construits, puis ont été ouverts au public, créant ainsi une vraie émulation et il faut s'en réjouir car plus il y aura de jardins qui accueilleront des espèces végétales différentes, plus nous aurons de chance de préserver cette vraie richesse qu'est la bio-diversité.

PS. Il s'agit bien d'un Cardiocrinum, mais ce n'est pas giganteum, il s'agit du Cardiocrinum catayanum qui se distingue pas l'intérieur de ses pétales maculés de rouge lie de vin tandis que C. giganteum beaucoup plus grand (entre 3 et 5 mètres) en est dépourvu. Tous deux possèdent un parfum extraordinaire.
   

Monsieur Le Bret, tout d'abord toutes mes félicitations pour votre jardin que j'ai eu l'occasion de visiter à 2 reprises lors de voyages dans votre région (j'habite en Charente, voyez que ça fait un voyage)Je connais bien ce cheminement, puisque je l'ai utilisé pour arriver à faire visiter mon jardin et je sais ce que cela représente comme travail (bien que le mien soit beaucoup plus petit : 4500 m2)De toutes façons, j'ai beaucoup aimé ce que vous avez fait, les conseils personnels que vous m'avez donnés, ainsi que les plantes que vous m'avez conseillées
(notamment un Acer Ozakazuki qui a très bien poussé depuis) Donc vraiment tous mes compliments.
Amitiés
Jeannette

Alors donc j'ai du visiter en 91 et non dans les dernières années
de 1980 il faut rajouter que je suis devenue une 'presque inconditionnelle' du Clos et que j'ai été estomaqué par tout le travail accompli ,et la mise au service du public est vraiment excellente car l'étiquetage est présent et discret
J'ai dis 'presque' parce que j'habite trop loin heureusement que ma famille est toujours dans le coin

Merci au propriétaire pour ces infos complémentaires et pour la dénomination du Cardiocrinum. J'ajouterai aussi la démarche environnementale qui est le credo de ce jardin : ça, on aime.

Citation :

...car plus il y aura de jardins qui accueilleront des espèces végétales différentes, plus nous aurons de chance de préserver cette vraie richesse qu'est la bio-diversité.

 

C'est décidé, il faut que j'aille visiter le Clos du Coudray ! Et j'aime trouver Dicksonia antarctica parfaitement intégrée dans un jardin septentrional...

Nous avons pas encore visitez ce jardin, mais celui-ci est en tête de liste, mais la commande des nouvelles venues pour les plantations d’automne commence à prendre l’épaisseur d’un bottin téléphonique.
Vous parlez d’un étiquetage complet, discret, et efficace des plantes de ce jardin.
Peut ont en savoir un peu plus,,, ?    
Delphine et Yves

Citation :

Jean Le Bret  a dit : car j'ai cru discerner dans certains de vos propos, quelques petites erreurs, notamment ceux qui narrent la genèse du jardin.

Là je me reconnais, M. Le Bret, et j'avoue.
Je me suis basée sur le petit descrïptif  d'un des premiers fascicules des Parcs et Jardins de Haute Normandie, et je suis désolée si le terme de "pédagogique" a pu vous déplaire, car son sens a beaucoup dérivé, surtout dans le secteur touristique.

Citation :

je sentais à cette époque que les amateurs avaient besoin d'exemples sur lesquels s'appuyer pour construire leur propre jardin.

et c'est ce que je voulais, fort mal et trop rapidement, exprimer. Je pensais également aux panneaux détaillant

Citation :

la démarche environnementale qui est le credo de ce jardin

J'ajouterai que le gros catalogue vert est un de mes premiers ouvrages de référence, au même titre que le 15000 plantes, pour la culture des vivaces: il reste toujours à portée, avec l'avantage d'être beaucoup plus maniable, et surtout plus vivant. Il est plein d'empreintes digitale terreuses (l'argile , ça colore), mais la brochure en est solide  

Merci donc pour tout ce que vous m'avez fait découvrir, et pour votre passion contagieuse.

lo  qui vient en voisine.

Et merci pour la précision du Cardiocrinum!
Je sens que cette liliacée va devenir une bonne copine!!!