Atoum
Cet article fait partie de la série Dieux égyptiens |
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Tm(w) |
Atoum ou Toum (traduit par certains par L'indifférencié[1],[2]) est un dieu de la mythologie égyptienne[3]. Un temple lui était dédié à Pithôm[4] dans le delta du Nil.
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[modifier] Généalogie
Atoum naît de façon autogène de Noun, personnification de l'océan primordial : Atoum, « Celui qui advient de lui même[5] », se distingue du Noun et vient à l'existence en prenant conscience de lui-même. Il apparaît sur Benben, la colline primordiale[6]. Dans le mythe de la création du monde en Égypte antique, en particulier dans la cosmogonie héliopolitaine, Atoum occupe la place du démiurge : il ne crée pas le monde ex nihilo, mais façonne les êtres à partir de la matière préexistante et les sépare. C'est lui qui de sa semence engendre le premier couple divin, Chou et Tefnout, d'où descendent les principaux dieux de l'Égypte antique (la grande Ennéade).
[modifier] Genèse
Le récit de la création du premier couple divin (jumeau et sexué) varie, Atoum n'ayant aucun partenaire pour procréer.
Selon une première légende, le dieu créateur se masturbe[7],[8], et c'est de son sperme que naissent le dieu masculin Chou et sa sœur jumelle, la déesse Tefnout. Selon le Textes des pyramides : « Atoum se manifesta en tant que masturbateur dans Héliopolis. Il saisit son membre et y suscita la jouissance[9] ». Au Moyen empire, dans une transparente allusion au geste onaniste, la déesse Djeretef, « la Main du dieu » sera ajoutée. À l'époque saïte, le propos fut édulcoré et « la Dorée, la Divine Main de Rê » « refermée sur la semence divine », « devint enceinte » et » était devenue une belle jeune femme agréable à regarder »[10].
Selon une autre version issue des Textes des Sarcophages[11], c'est par son crachat[12] qu'il leur donne naissance[13].
Enfin, une dernière légende dit qu'il engendre ses enfants de sa simple parole, en les nommant[14]. L'on a aussi dit que ce sont des larmes d'Atoum, pleurant suite à l'éloignement de ses enfants, que seraient nés les hommes.
À l'origine, Atoum est le dieu soleil, mais il est rapidement assimilé à Rê, qui finit par le remplacer dans le panthéon égyptien. Selon l'égyptologue Isabelle Franco, Atoum n'est que le principe, tandis que Rê est le moteur[15]. Sous le nom de Rê-Atoum et sous l'aspect d'un vieillard courbé, il incarne le soleil couchant[16] dans la triade d'Héliopolis : « Je suis Khépri le matin, Rê à midi, Atoum le soir[17] ».
Dans le monde divin, il tient le compte des années de règne de chaque souverain.
[modifier] Culte
Dieu d'Héliopolis ayant pour animaux sacrés l'anguille[18] et l'ichneumon[19],[20] ou le serpent et le lion selon les sources ; il est représenté sous l'apparence d'un roi[21] coiffé de la double couronne de Haute et Basse-Égypte et tenant dans les mains lesceptre Ouas et la croix ansée.
Le taureau Mnévis (Mr-wr) était l'incarnation terrestre d'Atoum[réf. nécessaire]. Choisi par les prêtres selon des critères très stricts, le taureau sacré était gardé dans le temple d'Héliopolis et, à sa mort, il était enterré avec tous les honneurs.
[modifier] Notes et références
- ↑ Erik Hornung, Les Dieux de l'Égypte. L'un et le multiple, p. 294.
- ↑ Sur la complexité de l'interprétation du nom d'Atoum : Erik Hornung, Les Dieux de l'Égypte. L'un et le multiple, p. 56.
- ↑ Jean-Pierre Corteggiani, L'Égypte ancienne et ses dieux : Dictionnaire illustré, article « Atoum », p. 63.
- ↑ Isabelle Franco, Mythes et Dieux : le souffle du soleil, p. 123.
- ↑ Isabelle Franco, Mythes et Dieux : le souffle du soleil,p. 124. Autre dénomination : « Celui-qui-est-venu-à-l'existence-de-lui-même » (Ibid. p. 127).
- ↑ Jean-Pierre Corteggiani, L'Égypte ancienne et ses dieux : Dictionnaire illustré, article « Butte primordiale », p. 90.
- ↑ François Daumas, La Civilisation de l'Égypte pharaonique, p. 469, Arthaud, Paris, 1987.
- ↑ Isabelle Franco, Mythes et Dieux : le souffle du soleil,p. 127.
- ↑ Textes des Pyramides, §1248, cité par Jean-Pierre Corteggiani, L'Égypte ancienne et ses dieux : Dictionnaire illustré, article « Djeretef », p. 124.
- ↑ Corteggiani, Ibid, p. 124.
- ↑ Textes des Sarcophages, chap. 76, CT II 4a, selon référence donnée par Isabelle Franco, p. 262.
- ↑ François Daumas, Les Dieux de l'Égypte, p. 100.
- ↑ L'explication par l'expectoration est peut-être due à une simple allitération et à un jeu de mots (Isabelle Franco, Mythes et Dieux : le souffle du soleil,p. 127 et 128).
- ↑ Une origine clairement attribuée à Ptah selon François Daumas, Les Dieux de l'Égypte, p. 26 et p. 109.
- ↑ Isabelle Franco, Mythes et Dieux : le souffle du soleil,p. 126.
- ↑ Erik Hornung, Les Dieux de l'Égypte. L'un et le multiple, p. 84
- ↑ Cité par Jean-Pierre Corteggiani, L'Égypte ancienne et ses dieux : Dictionnaire illustré, p. 63.
- ↑ Par analogie avec sa forme de serpent : Erik Hornung, Les Dieux de l'Égypte. L'un et le multiple, p. 67
- ↑ François Daumas, Les Dieux de l'Égypte,p. 99.
- ↑ Jean-Pierre Corteggiani, L'Égypte ancienne et ses dieux : Dictionnaire illustré, article « Ichneumon », en particulier p. 227.
- ↑ Jean-Pierre Corteggiani, L'Égypte ancienne et ses dieux : Dictionnaire illustré, p. 65.
[modifier] Bibliographie
- Jean-Pierre Corteggiani, L'Égypte ancienne et ses dieux : Dictionnaire illustré, Fayard, Paris, 2007, 589 p. (ISBN 2213627397)
- François Daumas, Les Dieux de l'Égypte, PUF, coll. « Que sais-je ? », Paris, 1982, 127 p. (ISBN 2130373526)
- Erik Hornung, Les Dieux de l'Égypte. L'un et le multiple, Flammarion, Paris, 1992, 294 p. (ISBN 978-2-0808-1257-5)
- Isabelle Franco, Mythes et Dieux : Le souffle du Soleil, Pygmalion, Paris, 2008, 282 p. (ISBN 978-2-8570-4476-5)
[modifier] Voir aussi
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