Auteur : Alain Hervé
Titre : Fou de  Plantes
Collection : Hors collection
Editeur : Belin
Prix : autour de 15€
   

"Un livre à déguster comme une première gorgée de bière* !"
L’homme a, au XXe siècle, inventé les espaces verts. Les plantes, il y a quelques millions d’années, ont inventé l’homme. Dans les profondeurs de la forêt primaire, elles lui ont offert des niches. Elles lui ont donné à manger, elles l’ont vêtu, elles lui ont donné de l’ombre et un toit, des drogues et du vin. Tous les hommes sont en définitive végétariens, qu’ils se nourrissent des plantes ou de la chair des animaux qui mangent les plantes.
Les hommes sont des parasites-prédateurs des plantes. Ils leur doivent tout, y compris l’air qu’ils respirent.
etc...etc....
* si on aime la bière.......
du même auteur un superbe petit opus consacré aux palmiers:    prêté et  jamais revenu !...
bon signe !
quelques écrivains  au salon de Menton
http://rhone-alpes-auvergne.france3.fr/emissions/cote-jardins/index-fr.php?page=videos

--Message edité par larix le 2010-01-05 08:25:15--

Rien qu'en quelques lignes on est alléché par les propos de l'auteur...
je le note sur ma liste des prochains "coups de coeur" à acheter d'urgence!!!

J'ai littéralement dévoré ce livre, difficile de ne pas le lire d'une seule traite !
Quelques passages m'ont particulièrement interpellée, en particulier celui sur la passion pour un groupe restreint de plantes.
Là je cite Alain Hervé :
" La caractéristique d'une passion est qu'elle vous possède bien davantage que vous ne la possédez. Cendras écrit dans Bourlinguerque les hommes passent leur vie à construire leur prison. S'il en faut une, je me suis construit une prison de palmes. J'en sors facilement. Bien que cette passion ne soit pas encore considérée comme honteuse, on me demande souvent de me justifier.Mais pourquoi les palmiers?"
Je rencontre la même incompréhension quand je dis que je collectionne les fougères. On me répond: des fougères ? Comme c'est curieux ? Et pourquoi les fougères ? Que répondre à ça  
Comme le dit si bien Alain Hervé: "L'intérêt d'une passion restreinte pour une plante est que, paradoxalement, elle nous ouvre le regard sur la totalité du monde auquel elle appartient, parce qu'une plante sait vivre là où elle se trouve et sait très bien nous le démontrer sans paroles."
Je n'hésiterait à aller un peu plus loin et à dire que cette passion nous ouvre les yeux et l'esprit sur l'infinie diversité du vivant et ses multiples déclinaisons, nous incitant à davantage de bienveillance et de tolérance.

Ta conclusion, Buff Beauty, fera le bonheur de mon dimanche.

PICVERT : est-ce toi qui a un magnifique jardin qui ne se visite pas et qui a une pépinière en ligne qui à ce nom ???
bonne journée.  

pour Buff Beauty : ai rien compris ! de même les gens polarisés par une seule passion , je les regarde comme des extra terrestres ! ceci dit , tant mieux , les différences nous enrichissent !

Mes propos n'étaient peut-être pas très clairs, donc je reprends.
J'ai dit que l'intérêt pour un genre restreint de plantes, attitude que l'on peut qualifier de passion, ne fait pas partie de ces passions qui nous enferment dans une sorte de geôle mentale, mais au contraire ouvre notre esprit sur la diversité du monde.
Tout cela parce que même en observant un seul groupe de plantes, cela nous permet d'entrevoir l'incroyable diversité végétale et l'inventivité de la nature qui, à partir d'un même 'modèle' de base, a pu élaborer une infinité de déclinaisons.
Peut-être pouvons-nous retirer de cet enseignement une leçon d'humilité et de respect, en nous avouant que dans le fond nous savons fort peu de choses sur le monde dans lequel nous vivons, et dont nous ne sommes qu'une toute petite composante.

Je te rejoins tout à fait, Buff Beauty (d'ailleurs, à vous lire, le livre est commandé    )
Cette passion-là, qu'elle soit botanique, scientifique ou artistique ou de n'importe quel autre domaine, n'est pas de la monomanie. En approfondissant un thème qui peut sembler a priori étroit et limité, on ne peut que rencontrer des interactions avec d'autres phénomènes, des symbioses avec d'autres êtres vivants, trouver des ramifications vers d'autres disciples, et élargir sa pensée comme une étoile.
Poser la question du vivant amène à se poser la question du pensant: de celui qui pense le vivant. Abandonner la position anthropocentrique d'observateur et s'admettre comme simple élément d'un système infiniment complexe. "Une leçon d'humilité et de respect" comme tu le dis.
J'ai la plus grande admiration pour ces passionnés-là, qui, le plus souvent, font preuve d'humanité et de simplicité. Aussi parce qu'ils possèdent cet émerveillement inépuisable et cette énergie qui les fait aller toujours plus avant et plus profond. Plus on regarde les choses de près, plus le regard porte loin.

Merci à Larix et à toi, je me régale d'avance en attendant mon exemplaire.

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