Demain, les botanistes feront de la détermination dans vos jardins et pointeront les plantes qu'ils rêveront de réimplanter dans leur aire d'origine: le saviez-vous? ne leurs donner votre liste sous aucun prétexte, parce que aucune plante ne leurs échappera et ils partiront avec votre jardin complet

c'est bon...c'est juste un cauchemar...juste

Quintie

Euh... de quoi est-il question exactement?
Rien compris.

C'est une perpective que j'avais évoqué à propos des graines, des brevets, de la banque de graines. C'est à dire que pendant des siècles les jardiniers et les jardins botaniques ont collectionné (sur leur denier) des plantes espèces et variétés alors que depuis quelques décennies d'autres s'évertuent à créer des plantes de plus en plus sophistiquées et de moins en moins fertiles. Certes belles, c'est pourquoi nous contribuons aussi avec eux à la raréfaction des espèces. Ils ont fait tant et si bien que les espèces fertiles avec un capital génétique multiple ont disparus et ne sont plus proposé dans les catalogues.  Ça vaut pour les légumes (voir Kokopeli) comme pour les fleurs. Ne mettez pas au fumier les espèces indigènes ou exotiques (se dit de toute plante venue d'ailleurs) , ce sont elles qui détiennent le capital génétique, et elles peuvent valoir cher un jour, mais évidemment pas à vous, à moins que vous ayez eu vous même la riche idée de faire mettre votre plantouille au catalogue. Faire répertorier une graine au catalogue c'est très très cher mais ça peut rapporter gros. Voilà pourquoi les botanistes sillonnent la planète et vos jardins... peut-être.
Faites attention avec certaines exotiques implantées au jardin il y en a  qui allègrement ressemées dans la nature  deviennent des plantes invasives. Par leur envergure et leur facilité à essaimer elles vivent au dépend des autres plantes et participent aussi à la raréfaction de nos espèces indigènes.
Et il est vrai que des botanistes, mais d'un nouveau genre, cherchent partout la petite plante intéressante à clôner et à breveter, soit pour se faire une mane eux-même, soit pour un grand groupe . Et les brevets c'est ce qui rapporte aujourd'hui bien plus que la vente de la plantouille. Ce n'est pas de l'utopie. C'est arrivé, vous le savez avec l'if de je ne sais plus quelle contrée du monde, avec un haricot d'amérique du Sud et sûrement avec plein d'autres choses. Une fois breveté on l'interdit à la production et à la vente à tous ceux qui n'ont pas payé leur écôt pour avoir le droit de la multiplier et la vendre voire la distribuer. (Procès fait à Kokopeli).
Et c'est aussi pourquoi on crée sans cesse de nouvelles variétés, les brevets ne valant qu'un temps, pour cela que vous trouvez des plantes avec de nouveaux noms et un curieux aspect de doublon de votre plantouille à vous sans nom ou appelé différemment depuis des décennies. Breveter une plante, breveter le vivant ça rapporte et ça rapporte encore plus quand évidemment nous n'avez pas fait tout le travail d'hybridation et de sélection comme pour les hémerocalles à françois-be.

Les autres botanistes ceux à Quintie, sont de doux rêveurs à côté. Et s'ils désirent une bouture , une plantoullle d'espèce à multiplier parce qu'elle a disparu ailleurs sur la planète, je ne dirrai pas forcément non.

Voilà un bon remue méninge pour un dimanche. N'attrapez la migraine quand même.

Lidine

Lidine...

bonjour...ici c'est la flotte froide qui nous tombe dessus.

Les peuples du monde devront se bagarrer dures pour garder simplement un peu le contrôle du monde qui les entoure.

J'aime le catalogue de Kokopeli et leurs projets dans les pays du Sud.

Pimali, je suis confus...les cauchemars, c'est pas toujours bon de les partager

Quintie

reves...cauchemars....réalités.....trés confus pour moi en ce dimanche matin trés pluvieux:bonne nouvelle pour les jardins sudistes assoiffés

Merci pour l'éclaircissement, Lidine, je ne savais pas tout ça, effectivement.
Personne ne risque d'aller me piquer des plantouilles pour les breveter dans mon jardin, cela dit, je me contente de ce qui existe et reste modeste.

Mais je comprends le point de vue plus vaste qui consiste à guetter l'apauvrissement  du patrimoine génétique par bidouillages incessants.

Lidine, j'adhère tout à fait à ton commentaire.
Je trouve cela très préoccupant. Mais est-ce que le monde des professionnels de l'horticulture ne devrait pas s'insurger de ce fait plutôt que de regarder les choses se faire.
Quintie, qu'en penses-tu ?
N'avez vous pas des réunions, des congrès ou que sais-je pour véhiculer ces questions et tenter d'y répondre ?
Pénélope

Je crois qu'ils sont tout simplement ignorants de ce  à quoi au final ils collaborent. Faire breveter coûte cher mais peut rapporter gros alors chacun rêve peut-être du bijou qu'il aura pu déposer. Et ça peut rapporter tellement que cultiver après la plantouille ne les intéressent plus; D'où peut-être qu'ils acceptent de payer. Enfin je ne sais pas leurs motivations.
Mais je sais qu'ils sont ignorants des problèmes de la nature pour beaucoup parce que même s'ils cultivent des fleurs ce sont des industriels. Bon il y a des industriels protecteurs de la nature ça existe sûrement en grattant un peu.
Pour les professionnels des plantes comme pour les autres ils ne voient pas la raréfaction des espèces puisque des plantes ils en produisent et en créent tous les ans de nouvelles. Et puis n'est-ce pas on a créé maintenant une banque européenne de semences quelque part dans les glaces... aussi a-t-on la conscience tranquille.

Je crois très sincèrement qu'il n'y aura bientôt que les jardins pour préserver les reliques...
Une banque de semence comme on crée des mouchoirs de poche de réserve ou qu'on vote des décrets de protection des plantes pour la bonne conscience.
Je vais vous raconter une petite histoire qui m'hérisse les poils tous les jours. Dans mon coin d'Alsace il y a un coin majestueux, une relique de forêt primaire avec des prairies comme je n'en avais plus vues pendant 20 ans. Le Delta de la Sauer. Le seul morceau de Rhin Français qui ne soit pas canalisé et où se jette une rivière vosgienne. Nous nous sommes battus pour que cet endroit (un delta du Danube en modèle réduit, il ne manque que les pélicans et les ibis) soit préservé. Nous y sommes arrivés , nous avons notre réserve, mais ce n'est pas gagné. Nous sommes toujours en train de faire des concessions aux élus qui l'ont voulu pour des raisons économiques (attirer le touriste) et pas du tout pour préserver la nature. Le préfet n'arrive pas à faire respecter la loi (les statuts de la réserve) parce que les élus nous menace de revenir sur le décret d'application. Aussi y a-t-il un camping à l'année avec petit sweet home fait de bric et de broc et des haies de thuya en limite de réserve sur site inscrit, des voitures, des motos pétaradantes, des chiens non tenus en laisse... et et depuis des années des chevaux au milieu des prairies protégées.
Le propriétaire targue de ses bons droits en disant qu'il a toujours été là. Mais ce n'est pas vrai il n'y a jamais eu de chevaux tout simplement parce que le site était si souvent sous l'eau que s'était impossible. Et la prairie protégée n'aurait jamais été aussi riche en espèces protégées s'il y en avait eu. A cause des inondation il n'y avait qu'une seule fauche et tardive ce qui permettait aux plantes de se ressemer. Et plus il y a de plantes fleuries et moins il y a de chiendent ou de graminées en général. Moins il y a de fumure plus il y a de fleurs, ça en tant que jardinier vous comprenez ?
Il y avait sur cette prairie 5 , 5 plantes protégées, deux nationalement et trois localement. Et bien avec la pâture je peux vous certifier que déjà une a disparue que les autres sont tellement peu représentées qu'elles vont disparaître à leur tour. Et si ce n'est à cause de la fumure ce sera à cause du piétinement, vous imaginez en terrain perpétuellement humide ?
Et bien pour en revenir à notre début , le propriétaire et le maire prétendent qu'il y toujours autant de fleurs sinon plus.
Ils ont la mémoire courte ou ils sont de mauvaise fois. Les près mauve tant il y avait de cardamines, de gesses  et de lychnis émaillés de salsifis jaune, de pimprenelles pourpre ne sont plus que de vulgaire prés à bouton d'or et sans doute bientôt à pissenlits plantes inféodée aux pâtures.  Ah oui, il y a des fleurs mais toutes les mêmes et disparues les raretés, même la cardamine s'est raréfiée s'est pour dire !

Et maintenant que les dégâts sont fait la commission a pensé qu'il serait bien de faire un état des lieux qui serait le point zéro pour estimer l'évolution dans deux ans afin de faire entendre raison au propriétaire. Mais on prend les gens pour des c. et les scientifiques pour des gogos... mais ils  ont accepté ça pour se compromettre (car faire un compromis s'est se compromettre) avec le maire qui nous menace...
Mais où va-t-on ? Pourquoi élisez vous des députés qui passent leur temps à faire des lois (parfois stupides j'en conviens) si après personne n'est capable de faire valoir le droit. ???

Et c'est tous les jours que la biodiversité régresse, c'est pourquoi on a jugé bon de créer des réserves mais si même les réserves ne sont plus des réserves !!!!

Lidine rageuse. Sans doute à cause des insomnies qui m'ont encore fait sortir du lit.

--Message edité par Lidine le 2007-02-27 05:35:33--

Lidine,

un peu de baume sur tes insomnies: l'Europe travaille depuis quelques années sur un magnifique projet qui s'intitule émeraude.

Ce projet a l'ambition de trouver les relais entre touttes ces zones intéressantes afin de permettre la circulation des animaux, des insectes, de la vie. On quitte la réserve pour travailler sur les liens qu'elles ont entre elles.

Un beau projet, je trouve, le WWF y est impliqué entre autre.

Ce qui est dommage, c'est la mauvaise foi des hommes, leur manque de sensibilité, une soif de pouvoir qui fait fi des autres...nous y arriverons tout de même, en tous les cas bravo pour votre combat en Alsace.

C'est comme le jardin de Pollie, d'un côté on stocke des cadavres de bagnoles, de l'autre on plante et sème à tout vent: qui aura le dessus? optimiste ou pas, Lidine..? en tous les cas ne perdons pas le moral, tout est entre nos mains

Quintie