Antoine Parmentier

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Antoine Parmentier
Antoine Parmentier
Antoine Parmentier

Naissance 12 août 1737
Montdidier
Décès 17 décembre 1813 (à 76 ans)
Paris
Pays de résidence France France
Profession(s) pharmacien
Activité(s) principale(s) agronome, nutritionniste et hygiéniste

Antoine Augustin Parmentier est un pharmacien, agronome, nutritionniste et hygiéniste français (Montdidier, 12 août 1737[1] - Paris, 17 décembre 1813).

Sommaire

[modifier] Biographie

Privé de son père dès son bas âge, il est éduqué par sa mère avec l’aide d’un prêtre, sans moyens financiers suffisants pour le mener à l’enseignement public. En 1755, il entre chez un apothicaire de Montdidier, y apprend la pharmacie, et passe, l’année suivante, dans la maison d’un de ses parents, qui exerce à Paris la même profession. Dès 1757, il est pourvu d’une commission de pharmacien dans les hôpitaux de l’armée de Hanovre. Pierre Bayen, chef de cette branche de service, remarque son activité, son intelligence, « son dévouement passionné pour ses devoirs » : il devient son ami, et appelle sur lui l’intérêt de Chamousset, intendant général des hôpitaux. Parmentier parvient au rang de pharmacien en second, sous les auspices des deux hommes. Dans une épidémie qui ravage l’armée, et dans tout le cours de la guerre de Sept Ans, il donne des preuves de ses capacités. Il tombe cinq fois entre les mains de l’ennemi.

La chimie est alors particulièrement pratiquée en Allemagne, et Parmentier s’y applique sous les yeux de Meyer, pharmacien célèbre de Francfort-sur-le-Main. Il aurait pu devenir son gendre et son successeur, mais il ne veut pas renoncer à son pays. En 1763, de retour à Paris, il suit les cours de l’abbé Nollet, physicien (1700-1770), de Rouelle, chimiste et apothicaire (1703-1770) et de Jussieu, botaniste (1699-1777). En 1766, il emporte au concours la place d’apothicaire adjoint de l’hôtel des Invalides, et en devient apothicaire en chef en 1772.

[modifier] Ses travaux sur la pomme de terre

L’académie de Besançon ayant proposé, en 1771, pour sujet de son prix, l’indication des substances alimentaires qui pourraient atténuer les calamités d’une disette, il établit, dans un Mémoire qui est couronné, qu’il était facile d’extraire de l’amidon d’un grand nombre de plantes, un principe nutritif plus ou moins abondant[2]. À l’issue de la publication de son mémoire, l’Académie des Sciences, des Belles-Lettres et des Arts le récompense, malgré une interdiction du Parlement de cultiver la pomme de terre datant de 1748. [3]

En 1772, les membres de la Faculté de médecine de Paris planchent pendant de longues semaines sur le sujet et finissent par déclarer que la consommation de la pomme de terre ne présente pas de danger. Mais le terrain sur lequel il avait installé ses plantations près des Invalides appartenant à des religieuses, il dut bientôt renoncer à les cultiver. Ne baissant pas les bras pour autant, Parmentier, va promouvoir la pomme de terre en organisant des dîners où seront conviés des hôtes prestigieux tels que Benjamin Franklin ou Lavoisier.

C’est au cours de son séjour en Allemagne qu’il reconnaît les avantages de la pomme de terre, importée du Pérou en Europe et cultivée en Italie dès le XVIe siècle, en Alsace et en Lorraine au XVIIe siècle, adoptée dans le Midi, en Anjou et dans le Limousin, mais repoussée par le reste de la France. Il rédige un mémoire sur le sujet, en 1778 (Examen chimique de la pomme de terre), en donnant une utilité de l’aliment pour l’homme, alors qu’il était jusqu’ici abandonné aux bestiaux, et en démontant les préjugés communs sur les maladies et sur l’appauvrissement du sol. Pour confirmer ses dires, il obtient du gouvernement une certaine étendue de terres dans la plaine des Sablons pour en semer (« faisant un bouquet de quelques-unes de celles-ci, il le présenta au roi Louis XVI, qui le plaça de suite à sa boutonnière, et l’exemple du monarque entraîna les courtisans, ceux-ci le reste de la France, et la pomme de terre devint une de nos plus utiles ressources », d’après Mornay, Petit Cours d’agriculture, t. I, p. 20).

[modifier] Les temps révolutionnaires

Dans les premiers temps de la Révolution, le souvenir de ses travaux l’expose à une certaine défaveur, puis, en 1793, la pomme de terre trouve grâce devant les ‘niveleurs’, qui la préconisent partout. Parmentier se tient d’abord à l’écart de l’administration, puis il est chargé de surveiller les salaisons destinées à la Marine, en s’occupant parallèlement de la préparation du biscuit de mer. En 1796, il est porté sur la liste de l’Institut, formé par le nouveau Directoire. Il est appelé sous le Consulat à la présidence du Conseil de salubrité du département de la Seine et à la place d’inspecteur général des Hospices et du service de santé (1805 et 1809) ; il rédige un Code pharmaceutique (3e éd. en 1807). La Société d’agriculture l’envoie en Angleterre avec Jean-Baptiste Huzard pour rouvrir les communications scientifiques entre les deux pays.

Inspecteur général du service de santé de 1796 à 1813, il fait adopter la vaccination antivariolique par l’armée et s’occupe des conditions d’hygiène sur les bateaux. Il est l’un des créateurs de l’École de boulangerie en France en 1800. Il est pharmacien en chef de l'Armée des Côtes de l'Océan en 1803. Il devient le premier président de la Société de pharmacie de Paris, dès sa fondation en 1803.

Scientifique à l’œuvre remarquable par sa diversité, il participe, en outre, à la vie sociale en collaborant aux textes sur la réforme agraire, sources du code rural, proposés par la Société d’Agriculture à l’Assemblée nationale. Il est membre de la Société d’Agriculture de Paris en 1773. Il entre à l’Académie des sciences en 1795 dans la section d’économie rurale.

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris dans le caveau familial.

[modifier] Autres travaux

Il se penche par ailleurs sur la châtaigne (1780), sur le maïs ou blé de Turquie, en réponse à un sujet de l’Académie de Bordeaux (1785). C’est un nutritionniste et un hygiéniste, traitant aussi des fécules, du pain (Parfait boulanger, ou Traité complet sur la fabrication et le commerce du pain, 1778, in-8°), du sucre de raisin, s’intéressant aux produits laitiers (ainsi avec Nicolas Deyeux, en l’an VII). Il rédige plusieurs instructions lors de la disette de 1785.

Pour remédier à la pénurie de sucre de canne, il préconise l’emploi de sucres de raisins et d’autres végétaux sucrés. Il s’intéresse à la conservation des farines, du vin et des produits laitiers.

En 1772, en compagnie de Cadet de Vaux (ancien pharmacien des Invalides), il va tenter d’améliorer la qualité du pain distribué dans les hôpitaux et les prisons en imaginant une nouvelle méthode de panification. Il sera du reste un des fondateurs d’une école de boulangerie.

Il travaille aussi sur le maïs, l’opium et l’ergot de seigle. Il préconise la conservation de la viande par le froid. Il travaille également sur l’amélioration de la technique des conserves alimentaires par ébullition découverte par Nicolas Appert, en 1795 et publiée en 1810.

En 1793, il donne même les techniques à employer. C’est ainsi, que grâce à lui la première raffinerie de sucre de betterave mise en service par Delessert voit le jour en 1801.

[modifier] Hommages

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[modifier] Œuvres (liste non exhaustive)

[modifier] Bibliographie

[modifier] Notes

  1. Ludovic Baillet, « Antoine Augustin Parmentier ». Consulté le 17 août 2008
  2. L'intitulé exacte est : « Quels sont les végétaux qui pourraient-être substitués en cas de disette à ceux que l’on emploie communément et quelle en devrait être la préparation ? ». Dans ce mémoire, il fait la constatation suivante : « Nos soldats ont considérablement mangé de pommes de terre dans la dernière guerre ; ils en ont même fait excès, sans avoir été incommodés ; elles ont été ma seule ressource pendant plus de quinze jours et je n’en fus ni fatigué, ni indisposé. »
  3. Il faut savoir que ce légume était rendu coupable de tous les maux, et plus particulièrement on l’accusait de transmettre la lèpre.

[modifier] Voir aussi

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[modifier] Liens externes


Parm. est l’abréviation botanique officielle de Antoine Parmentier.
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