Homo sapiens

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Homo sapiens
Homme et femme sur la plaque de Pioneer
Homme et femme sur la plaque de Pioneer
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Infra-classe Eutheria
Ordre Primates
Sous-ordre Haplorrhini
Infra-ordre Simiiformes
Micro-ordre Catarrhini
Super-famille Hominoidea
Famille Hominidae
Sous-famille Homininae
Tribu Hominini
Genre Homo
Nom binominal
Homo sapiens
Linnaeus, 1758
Statut de conservation IUCN :

LC  : Préoccupation mineure
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'IUCN.

Répartition géographique
Densité de population humaine dans le monde en 1994

Densité de population humaine dans le monde en 1994

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Homo sapiens[1], qui signifie « Homme sage » en latin, ou Homme moderne est une espèce de l'ordre des Primates appartenant à la famille des Hominidés. Plus communément appelé « homme », « humain », ou encore « être humain », il est le seul représentant actuel du genre Homo, les autres espèces, une quinzaine en l’état actuel des connaissances paléoanthropologiques, étant éteintes.

Parmi les Hominidés actuels, il se distingue d’un point de vue physiologique par sa bipédie, son cerveau plus volumineux, et son système pileux moins développé[2],[3].

D'un point de vue éthologique, le genre Homo se distingue par la complexité de ses relations sociales, l'utilisation d'un langage articulé élaboré transmis par apprentissage, la maîtrise du feu, la domestication de nombreuses espèces végétales et animales, la faculté de fabriquer des outils, ainsi que l'aptitude de son système cognitif à l'abstraction et à l'introspection.

Plus généralement, il se distingue de toute autre espèce animale actuelle par la complexité de ses réalisations techniques et artistiques, l'importance de l'apprentissage et de l'apport culturel dans le développement de l'individu, mais aussi par l'ampleur des transformations qu'il opère sur les écosystèmes[4].

La science qui étudie l'homme sous tous ses aspects est l'anthropologie.

Sommaire

[modifier] Appellation

[modifier] Appellations courantes

Le mot français « homme » est une évolution du latin hominem, accusatif de homo, et se réfère avant toute chose à l'espèce Homo sapiens dans son ensemble (le nominatif homo a donné en français le pronom indéfini on[5]).

Le mot « homme », dans une deuxième acception, désigne aussi le mâle adulte, plus prosaïquement qualifié d'individu de sexe masculin (le latin classique utilisait, en ce sens, le mot vir, d'où dérivent les mots français « viril », « virilité »). Le terme « femme » désigne la femelle adulte.

Les termes « garçon » et « fille » désignent respectivement le mâle et la femelle à leur stade infantile ou pubère. Ils renvoient aussi à l'individu adulte lorsque l'accent est mis sur la filiation.

On emploie aussi le terme « Humanité », au singulier et avec une majuscule, pour parler de l'espèce humaine dans son ensemble, ou pour désigner l'ensemble de la population humaine.

Certaines langues font la distinction entre l'homme « être humain » et l'homme « individu mâle » : par exemple le latin (homo = être humain et vir = être humain mâle), l'allemand (Mensch = être humain et Mann = être humain mâle). En français, certains dialectes (dont celui de France) utilisent indistinctement le terme « homme » tantôt pour parler du mâle, tantôt pour parler de l'espèce, alors que d'autres (comme celui du Québec) préféreront les termes génériques « personne » et « humain » pour désigner un membre de l'espèce et réserveront la dénomination « homme » pour parler du mâle humain adulte. Les droits de l'homme, par exemple, sont dénommés ainsi dans de nombreux pays francophones, mais, au Québec, on parle plutôt de « droits de la personne ».

Enfin, on peut mentionner l'emploi de la majuscule (Homme) pour distinguer l'espèce Homo sapiens de l'être humain mâle (homme).

[modifier] Nom scientifique

La dénomination binominale complète de l'espèce humaine est : Homo sapiens, Linné 1758.

Jusqu'en 2003, l'espèce Homo sapiens était subdivisée en deux groupes distincts, considérés comme deux sous-espèces, dont l'une était l'espèce humaine actuelle, et l'autre, une espèce cousine éteinte, celle de l'homme de Néandertal. Comme pour toute sous-espèce du règne animal la conséquence terminologique a été de créer des noms trinomiaux en rajoutant un adjectif, toujours latin (et en italique), après le nom d'espèce. C'est ainsi que l'espèce humaine était appelée Homo sapiens sapiens. Bien que souvent encore entendue, cette terminologie n'est plus en vigueur pour la majorité des scientifiques. En effet, n'étant pas une terminologie constitutive, mais référentielle, elle est le réceptacle évolutif qui reflète l'état des connaissances et la place de l'homme dans la compréhension que celui-ci a du monde : de nouvelles connaissances ou une nouvelle compréhension pourront produire une nouvelle classification, qui pourra conduire à une nouvelle dénomination.

Le principal avantage de cette terminologie est, depuis Linné, d'avoir offert un langage commun. Par delà les noms vernaculaires propres à chaque langue pour désigner l'espèce humaine ou les membres de celle-ci (Human, Mensch, Ser humano…) et parfois multiples au sein d'une même langue (l'espèce humaine, l'homme, l'humain…), Homo sapiens se présente comme un vocable de référence, certes de nature scientifique, mais qui a su par ailleurs acquérir une notoriété dépassant celle du jargon.

[modifier] Description physique générale

La Baigneuse, peinture de William Bouguereau, montrant plusieurs des caractères sexuels secondaires féminins

Homo sapiens est un primate dont la caractéristique physique la plus manifeste est sa station debout : la colonne vertébrale est redressée et les membres antérieurs ne s'appuient pas sur le sol.

La hauteur d'un individu adulte est généralement comprise entre 1,40 et 2 m. Cet écart peut néanmoins s'étendre d'environ 80 cm à environ 2,50 m, dans les deux extrêmes du nanisme et du gigantisme. Le poids moyen est d'environ 80 kg.

Par rapport aux autres espèces de primates, sa pilosité est beaucoup moins importante[2] ; celle-ci est essentiellement limitée à certaines parties du corps, notamment le cuir chevelu, les aisselles, et le pubis.

La couleur de la peau humaine présente une grande variété (noire, marron, beige ou rosée), liée à la présence plus ou moins abondante d'un même pigment brun, la mélanine. Les couleurs les plus sombres correspondent aux populations originaires de la zone intertropicale. Elles constituent une adaptation génétique à une insolation importante[6]. En Afrique, les albinos sont sujets à des cancers de la peau de manière plus fréquente que les individus ayant une production de mélanine normale [7].

La peau humaine se ride, s’amincit et perd son élasticité avec l’âge. Le phénomène de perte de l’élasticité de la peau peut être observé par le test consistant à pincer et à tirer légèrement la peau du dessus de la main et à mesurer le temps qu'elle met pour reprendre son aspect normal une fois relâchée. L’écart entre un sujet jeune et un sujet âgé est d’environ une seconde. Certaines pratiques à visée ornementale ou rituelle peuvent modifier l'aspect de la peau et y faire apparaître des motifs divers[8].

Les humains présentent plusieurs caractères sexuels secondaires. La femme montre une pilosité moins abondante sur le corps, à l'exception notable du cuir chevelu. En effet le cycle de croissance des cheveux est de cinq ans chez la femme, et de trois ans chez l'homme. Les cheveux poussent aussi plus rapidement chez la femme, ce qui, combiné à des facteurs culturels, peut expliquer que sa chevelure est souvent plus longue que celle de l'homme. La femme a des seins proéminents en-dehors même des périodes de gestation et d’allaitement, une tessiture vocale haute, un bassin plus large et un rapport taille-hanche inférieur. Chez l'adulte de sexe masculin, la pilosité est en général plus abondante, le bassin est étroit, la musculature plus puissante, la voix plus grave, etc. Toute considération ethnique mise à part, la couleur de la peau est plus sombre chez l'homme que chez la femme. Cette différence serait due à l'influence de certains œstrogènes sur la sécrétion de mélanine [9].

L’humain porte généralement des vêtements, recouvrant presque toujours au moins les parties génitales. Cet usage de vêtements ou de peaux d’animaux pour dissimuler les parties génitales est très ancien[2]. Des outils et accessoires divers, comme des lunettes ou une canne, sont aussi parfois utilisés.

[modifier] Régime alimentaire

Le blé, une des principales céréales domestiquées par l'homme

Homo sapiens, bien que dépourvu de l'aptitude à digérer la cellulose, est omnivore.

Initialement chasseurs-cueilleurs, les humains forment depuis le Néolithique des sociétés de producteurs basées sur l'agriculture et l’élevage.

De nos jours, les hommes consomment des aliments très diversifiés, qu'ils soient d'origine végétale ou animale. La base de leur alimentation est toutefois constituée de féculents, issus en particulier de trois céréales: le blé, le maïs et le riz.

Une particularité de l'alimentation humaine est que la plupart des aliments sont cuits, et en particulier la viande. Outre la facilitation de la digestion, la cuisson améliore l' innocuité bactériologique des aliments.

L'humain possède une appétence prononcée pour certaines saveurs, notamment le salé et le sucré, que l'on retrouve normalement assez peu dans les aliments naturels.

Dès le Néolithique, la plupart des sociétés humaines ont saisi l'intérêt de faire fermenter des jus de fruits divers ou autres solutions végétales, afin d'en obtenir une boisson alcoolisée.

L'ensemble des habitudes alimentaires de chaque culture est regroupé sous le terme de gastronomie.

[modifier] Comportement

L’homme est un animal diurne, même s’il peut se tenir éveillé la nuit. Son rythme circadien n'est d'ailleurs pas tout à fait ajusté à la durée du jour[réf. souhaitée].

Comme tous les hominidés[10], l’homme manifeste un comportement social complexe et dispose d'aptitudes à la communication telles qu'une expressivité faciale, accentuée chez lui par la mobilité des sourcils qu'offre l'absence de bourrelet sus-orbitaire[2]. Il est en plus capable de vocaliser un langage articulé complexe, appelé parole, et dont l'usage particulier, appelé langue[11], se transmet de façon culturelle[12].

L’homme dispose aussi d’un réflexe respiratoire et nerveux, appelé rire, qui permet d’exprimer la joie ou l’incongruité d’une situation. Le rire semble inné et propre à l’espèce, mais il existerait néanmoins sous une forme moins accentuée chez d’autres primates, et même chez les rats. Le rire est doté d’un pouvoir communicatif, et peut faire office de signal d’apaisement dans une situation éventuellement conflictuelle.

Le rire possède une version atténuée se limitant à une expression faciale, appelée sourire, qui semble ne pas avoir d'équivalent non plus chez les autres hominidés à l'exception peut-être du chimpanzé[réf. nécessaire]. Contrairement au rire, le sourire peut être déclenché de façon consciente[2], ce qui lui fait jouer un rôle particulier dans les conventions sociales : le sourire est dans certaines cultures un élément de salutation requis par la politesse[13].

Les humains sont aussi capables de pleurer, surtout dans les premiers stades de leur vie.

Les humains forment des sociétés complexes et souvent hiérarchisées, dont le fonctionnement est essentiellement basé sur une répartition des activités qui peut prendre la forme de la division du travail. Au sein de ces sociétés, chaque individu peut avoir des moyens de subsistance extrêmement variés, qui dépendent du type de société dont il s’agit, et de la position hiérarchique qu’il y occupe[14]. Ces sociétés s'affrontent souvent dans des conflits appelés guerres, le plus souvent liés au partage des ressources ou à l'occupation territoriale.

[modifier] Aptitudes physiques

Durant la course, le corps n'est pas toujours en contact avec le sol, contrairement à la marche

Contrairement à la plupart des autres primates, l'être humain n'est que peu apte à la brachiation. Seul un individu jeune et en bonne santé peut, après entraînement, effectuer ce type de locomotion. L'anatomie humaine conserve cependant les caractéristiques associées que sont la flexibilité des épaules permettant de lever les bras au-dessus du corps, ainsi que les mains préhensiles.

L’homme est par contre spécialisé dans la bipédie, dont il maîtrise parfaitement les deux allures : la marche et la course. Sa marche est plantigrade, mais sa course peut être digitigrade aux allures les plus rapides. Il marche à une vitesse de quelques km/h, et court à des vitesses comprises entre 6 et 30 km/h. Après entraînement, certains individus sont capables, départ arrêté, de parcourir cent mètres en moins de dix secondes[15].

La marche sur de longues distances est favorisée par l'absence de pelage, qui contribue à la thermorégulation en favorisant la sudation. Cette aptitude à la marche, déjà présente chez Homo erectus, a très certainement contribué aux premières colonisations des différents continents[réf. nécessaire]. Les ossements d’Homo erectus comptent en effet parmi les plus anciens restes d'Homininés découverts hors du continent africain.

L’homme est capable, de manière occasionnelle et selon les situations, de ramper, grimper, sauter, nager.

Les aptitudes physiques de l’être humain présentent un dimorphisme sexuel, la puissance musculaire et l’endurance des femmes étant inférieures à celles des hommes. À titre indicatif, l'actuel record du monde de l'épreuve féminine du 100 mètres est de 10 s 49, contre 9 s 58 pour l'épreuve masculine.

[modifier] Aptitudes cognitives

humain utilisant ses capacités cognitives dans un jeu (ici en l'occurrence, Viswanathan Anand, champion du monde du jeu d'échecs)

De tous les animaux à système nerveux central, l’homme est probablement celui qui a le cerveau le plus développé et performant. Ses seuls rivaux dans ce domaine sont certains cétacés. Les capacités de l'esprit humain notamment en termes de mémoire, d'imagination et d'abstraction sont probablement ce qui explique le mieux le succès évolutif de l'espèce.

L’homme est capable d’appréhender les règles qui organisent le monde qui l’entoure, de près comme de loin : du mouvement des astres aux lois qui structurent la matière, en passant par les règles qui organisent l’espace et les principes nécessaires à l’induction.

Plus précisément, on peut dire que depuis le milieu du XXe siècle, Homo sapiens est capable d’appréhender toutes les règles qui régissent l’organisation du monde visible, à l’exception de celles qui sont à l’origine des forces subatomiques, et des raisons qui font que la matière courbe l’espace-temps. En effet selon le prix Nobel de physique Richard Feynman, ces deux domaines sont les seuls qui ne sont pas couverts par l’Électrodynamique quantique[16],[17].

Cette aptitude à comprendre le monde s'est traduite, au cours des deux derniers millénaires, par l'accumulation d'un ensemble de connaissances appelées « sciences » et le développement d'outils divers appelés « techniques ».

Comme d'autres mammifères supérieurs[réf. nécessaire], l'être humain met en jeu ses capacités cognitives dès le stade infantile, lors des apprentissages et à travers le jeu.

Les capacités cognitives de l'être humain lui permettent d'avoir conscience de lui-même. Comme quelques espèces animales, il réussit systématiquement le test du miroir.

Selon certains auteurs[18],[19], les capacités cognitives d’Homo sapiens présenteraient elles-aussi un certain dimorphisme sexuel : les femmes seraient, en moyenne, plus aptes à maîtriser les subtilités du langage et auraient plus d’adresse manuelle, alors que les hommes seraient plus performants en matière d’orientation dans l’espace et de raisonnement logique.

Selon d'autres, comme Catherine Vidal (neurobiologiste) [20], [21] ou Guillaume Carnino[22], il n'y a pas de dimorphisme sexuel en ce qui concerne les capacités cognitives. Le cerveau humain étant extrêmement plastique, ce sont l'éducation ou la culture qui peuvent induire des différences de capacités cognitives entre les sexes.

[modifier] Reproduction

Une femme enceinte
Humain en bas-âge. On remarquera à la fois le sourire et la chevelure déjà abondante

Comme tous les mammifères placentaires, l'espèce humaine est vivipare. Les soins apportés aux jeunes sont importants.

La puberté se manifeste chez les jeunes vers l'âge de 12 à 15 ans[réf. souhaitée]. La ménarche intervient chez les jeunes filles vers l'âge de 11 à 13 ans (parfois dès l’âge de 10 ans). Pour les garçons, la capacité à procréer est en théorie continue de la puberté jusqu'à la fin de la vie. Chez la femme, cette capacité disparaît à la ménopause qui survient entre 40 et 50 ans (certaines femmes sont ménopausées dès l’âge de 35 ans). La ménopause n’existe chez aucune autre espèce de primate[23]. Chez les autres femelles de primates, la fécondité diminue avec l'âge, mais cela ne se produit pas de la façon soudaine ni avec les symptômes secondaires caractéristiques que l'on observe chez la femme (bouffées de chaleurs, sécheresse vaginale et cutanée, etc.)[23]. La ménopause pourrait être un avantage sélectif acquis au cours de l'hominisation[24]. Ce qu'on appelle andropause chez l'homme n'est pas l'équivalent de la ménopause chez la femme.

Le cycle ovarien dure environ 28 jours et est marqué par les menstruations. Contrairement à la plupart des femelles primates, la femme ne manifeste pas de chaleurs et la période de meilleure fécondité n'est donc pas directement décelable par les mâles[2],[23]. Cependant, il est avéré que le comportement des femmes, en particulier lors de la recherche d'un partenaire sexuel, est sensiblement différent pendant l'œstrus[25]. L'homme quant à lui serait plus attiré par les femmes en période d'ovulation, en raison de modifications physiques de la femme [26].

Les hommes et les femmes, à l'instar des bonobos ou des chimpanzés[réf. nécessaire], peuvent pratiquer le coït de façon ludique ou sociale, ou avoir des pratiques sexuelles à visée non reproductive, comme l'homosexualité ou la sexualité orale. Le coït est souvent la manifestation d'un très fort attachement affectif et émotionnel. Il est le plus souvent nocturne et fait l'objet de préliminaires[2].

Chez l'humain il n'existe pas à proprement parler de parade nuptiale et même si certaines occasions, différentes selon les cultures, peuvent s'avérer plus propice que d'autres à l'établissement de couples, les complexes intéractions sociales entre les humains font qu'ils leur est possible de former des unions à chaque moment de la vie.

Du fait de sa station debout, les parties génitales de la femme sont invisibles. Selon certains auteurs, la femme parviendrait néanmoins à exciter sexuellement l'homme en exhibant sa poitrine et ses lèvres, dont les formes, inhabituelles pour une femelle primate, auraient évolué pour évoquer respectivement celles de ses fesses et de sa vulve[23]. Cette théorie reste toutefois controversée[réf. souhaitée].

Bien que le coït reste la principale méthode de fécondation, la femme a parfois recours à des techniques de procréation médicale assistée, telles que l'insémination artificielle et la fécondation in vitro, que ce soit dans le cadre de la lutte contre la stérilité, ou pour les femmes célibataires ou en couple homosexuel. Inversement, les êtres humains ont la particularité de pouvoir contrôler et réduire consciemment leur fécondité en empêchant la fécondation lors du coït, par diverses méthodes dites de contraception.

Pour l'espèce humaine, la gestation est appelée grossesse et dure neuf mois. Elle est le plus souvent monoembryonnaire, même si une grossesse sur quarante[réf. nécessaire] est gémellaire. La parturition est appelée accouchement. Celui-ci s'effectue le plus souvent dans la douleur du fait des contractions utérines, de la dilatation cervicale et de la distension périnéale[27]. Chez la femme, l'accouchement ne se fait pas toujours par voie basse : le recours à la césarienne, pratiquée depuis l'antiquité, représente parfois plus de 30% des naissances dans certains pays développés[28]. Par ailleurs, l'être humain est capable, à l'aide de dispositifs techniques divers, d'assurer la survie d'un enfant prématuré à partir d'un âge gestationnel d'environ vingt cinq semaines[29].

Bien que le placenta soit en théorie comestible, la placentophagie n'est pas avérée chez les humains[30].

À la naissance, le petit est complètement dépendant de sa mère. Cette dernière peut l'allaiter pendant plusieurs mois, parfois plus d'une année, et le garde à ses côtés au moins jusqu'à la puberté.

Même s'il existe des exceptions, Homo sapiens possède une très forte tendance monogame[2]. Les couples forment le plus souvent la base de la structure familiale et sociale, s'établissent dès la puberté et durent en général jusqu'à la mort. Cette tendance s'explique par le très fort investissement que nécessitent la protection et l'éducation des enfants, rendant nécessaire d'un point de vue évolutif la cohésion du couple. Il s'agit là encore d'un caractère distinguant l'homme des autres hominidés. L'espèce humaine est une espèce à stratégie de reproduction de type K.

Article détaillé : Modèle évolutif r/K.

Cette tendance monogame est cependant contrariée par la discrétion de l'œstrus évoquée précédemment et par les différences mentionnées de comportements pendant cette période[23],[25]. Ces caractéristiques permettent en effet à la femme de diversifier l'apport en matériel génétique extérieur, tout en bénéficiant du soutien et de l'apport en ressources de l'homme avec lequel elle a établi un foyer[2],[31],[32].

[modifier] Culture

Le chien, l'un des animaux dont la domestication est la plus ancienne.

Homo sapiens manifeste une activité culturelle variée, qui se présente notamment sous forme :

On admet qu'il existe des cultures simples chez les autres primates actuels (méthode de toilettage, outils à termites…)[33] mais ce n'est qu'au sein de l'espèce humaine que l'on constate une modification de la culture avec un aspect cumulatif, ce qui lui permet d'atteindre un haut niveau de complexité[34].

Un aspect important de la culture humaine, qui améliore à la fois sa transmission et son accumulation, est l'existence de l'écriture.

La culture est hétérogène et différencie des groupes d'individus. L'étude de ces groupes appelés peuples et de leurs différentes caractéristiques est l'objet de l'ethnologie.

Les premières cultures techniques qui se sont traduites par la confection des premiers outils ou la maîtrise du feu sont bien antérieures à Homo sapiens. Les premiers rites funéraires sûrement liés à des croyances, les premiers objets artistiques ou décoratifs sont attribués à Homo neanderthalensis[35]. En revanche, l'art préhistorique, qu'il soit pariétal, rupestre ou mobilier, et les premières représentations humaines font leur apparition au début du Paléolithique supérieur, chez l'espèce humaine moderne.

[modifier] Premières représentations de Homo sapiens

La Dame de Brassempouy, l'une des plus anciennes sculptures connues représentant une tête humaine

Bien que les premières manifestations de préoccupations esthétiques ou symboliques soient attribuables à l'homme de Néandertal et datent du Paléolithique moyen, les plus anciennes représentations humaines sont le fait d’Homo sapiens et peuvent être datées du Paléolithique supérieur (vers 40 000 à 10 000 ans BP). Ainsi à l'Aurignacien (vers 40 000 à 28 000 ans BP), premier faciès culturel attribué à l'homme en Europe, sont associées les statuettes de Vogelherd, de Geissenklösterle et de Hohlenstein-Stadel qui restituent des figures en ronde bosse représentant des mammouths, des félins, des ours, des chevaux et des hommes. Dans l'art pariétal, la représentation de vulves féminines et d'individus mi-homme mi-animal est attestée, comme à la grotte Chauvet[36]. Au Gravettien (29 000 à 22 000 ans BP) sont sculptées des figures féminines dites « Vénus paléolithiques ». Au Magdalénien (19 000 à 10 000 ans BP), les représentations humaines sur paroi ou sur objet se font plus fréquentes.

[modifier] Culture et biologie humaine

Certains aspects de la culture humaine, notamment la médecine, et les connaissances scientiques et techniques, influencent les processus biologiques et reproductifs, et ont un impact sur l'espérance de vie ou la fécondité, et in fine sur la démographie[37].

[modifier] Place sur la Terre

Démographie humaine depuis 12 000 ans.

Par sa capacité à maîtriser des techniques lui permettant d'affronter des conditions climatiques difficiles, Homo sapiens prospère sur toutes les latitudes et sur tous les continents, à l'exception notable de l'Antarctique.

Il a tendance à se regrouper à l'intérieur de villes et de grandes cités de plusieurs millions d'habitants, situées le plus souvent en bordure d'un fleuve. Ailleurs, il occupe l'espace indirectement, notamment de par son activité agricole, qui façonne le paysage et influe énormément sur les écosystèmes.

Il ne connaît actuellement aucun prédateur[réf. nécessaire], à part peut-être lui même, car il subsiste encore en zone intertropicale (bassin du Congo, Papouasie) des tribus traditionnellement anthropophages.

L'homme peut chasser n'importe quelle espèce animale, et est même capable de chasser des animaux normalement considérés comme des superprédateurs. Pour cette raison, l'homme est parfois considéré comme le superprédateur ultime.

L'effectif humain était estimé à 6,785 milliards d'individus au 21 septembre 2009[38]. Il a particulièrement augmenté au cours du vingtième siècle. Á titre indicatif, il était inférieur à 2 milliards d'habitants en 1900 [39].

On s'attend à ce que la population mondiale atteigne un pic aux alentours de 9 milliards d'individus en 2050, et qu'ensuite elle diminue sensiblement en raison du phénomène de transition démographique. On ignore à l'heure actuelle à quel niveau elle pourrait se stabiliser, ni même si elle se stabilisera[40]. L'éventualité d'un crash démographique est en effet envisagée.

Articles détaillés : Population mondiale et Histoire du monde.

[modifier] Impact sur l'environnement

la déforestation, l'un des impacts les plus significatifs de l'homme sur l'environnement[réf. nécessaire].

Homo sapiens exerce un impact important sur son environnement, essentiellement du fait de ses activités agricoles et industrielles.

Son besoin en surfaces agricoles l'a amené et l'amène encore à déforester, ce qui a tendance à provoquer la réduction voire la destruction du milieu de vie de nombreuses espèces animales et végétales. Ce phénomène est notamment important au niveau des forêts tropicales et humides telles que celles d'Amérique du Sud et d'Indonésie. La disparition d'espèces animales et végétales qui en découle, est parfois appelée extinction de l'holocène.

L'agriculture moderne fait un usage intensif de pesticides et de désherbants, dont l'innocuité sur la qualité des sols ne fait pas l'unanimité[réf. nécessaire].

L'industrialisation pose essentiellement problème du fait de son usage intensif d'énergies fossiles, qui par leur combustion dégagent des gaz dits à effet de serre, risquant ainsi de contribuer au réchauffement climatique.

[modifier] Origines

Article détaillé : Histoire évolutive des homininés.
Évolution simplifiée de la lignée humaine (Dates approximatives en années)

Les recherches en paléoanthropologie, ainsi que des études en génétique consistant en des comparaisons de l'ADN mitochondrial et du chromosome Y entre différentes populations humaines actuelles[41] aboutissent à l'idée que la population humaine originelle se situait en Afrique, il y a approximativement 200 000 ans.

Les premiers représentants du genre Homo seraient apparus il y a environ 2,5 Ma.

L'un des éléments caractérisant le processus évolutif ayant accompagné l'émergence d’Homo sapiens serait la néoténie, c'est-à-dire une modification héréditaire du phénotype consistant en une persistance de caractères juvéniles à l'âge adulte. Certaines caractéristiques de la physiologie et de l'éthologie humaine actuelles seraient directement liées à la néoténie[2].

[modifier] Fossiles humains

Pour les paléoanthropologues, les ossements fossiles d'hominidés peuvent être attribués à Homo sapiens s'ils présentent un certain nombre de critères distinctifs. Pour le crâne, ces critères comprennent une face réduite (angle facial entre 82 et 88 °), l'absence de bourrelet sus-orbitaire et un menton saillant.

De plus, ces caractères propres doivent être combinés à d'autres caractères comme un volume cérébral important, compris entre 1 400 cm3 et 1 600 cm3. Le fossile de l'homme de Florès n'a pas été attribué à Homo sapiens notamment en raison d'un volume cérébral de seulement 400 cm3.

Les plus vieux ossements d’Homo sapiens connus sont deux crânes datés de -195 000 ans, et appelés Omo 1 et Omo 2. Viennent ensuite ceux de l'homme d'Herto, encore appelé Homo sapiens idaltu, datés d'environ -154 000 ans, puis les ossements de Qafzeh et Skhul en Israël/Palestine, datés respectivement de -97 000 et -80 000 ans. Parmi les fossiles célèbres, on compte celui de l'homme de Cro-Magnon, datés de -35 000 ans et découverts en France.

Un autre représentant du genre Homo, Homo neanderthalensis, a fait son apparition en Europe il y a 250 000 ans et a été contemporain d’Homo sapiens jusqu'à sa disparition, il y a environ 28 000 ans. On ignore presque tout de la nature de leurs relations.

« L'homme de Cro-Magnon » est un représentant des premiers Homo sapiens en Europe (-35 000 ans)

L'homme moderne et ses ancêtres immédiats ne sont plus considérés comme des Homo sapiens sapiens, selon l'ancienne dénomination trinomiale, mais comme des Homo sapiens, dont ils sont les seuls représentants. Les êtres humains actuels appartiennent à cette seule espèce, et sa subdivision en races est considérée comme non pertinente d'un point de vue biologique.

[modifier] L'apparition de l'espèce humaine

D'un point de vue scientifique, l'apparition de l'homme résulte d'une évolution biologique à partir d'espèces ancêtres, d'abord des eucaryotes, puis des vertébrés, des tétrapodes et des mammifères arboricoles présentant une allure générale évoquant certains singes actuels. Cette évolution depuis notre ancêtre commun le plus récent avec les chimpanzés est relativement bien documentée grâce aux fossiles, bien que des lacunes existent, en particulier pour la lignée évolutive qui mena aux chimpanzés. Le fait que les deux espèces de chimpanzé, Pan troglodytes et Pan paniscus, soient considérés comme les espèces vivantes les plus proches de l'Homme est aussi établie par la phylogénétique.

Les séparations des lignées ayant mené aux différentes espèces de primates actuels, dont le genre Homo, se sont produites de manière successive. La séparation la plus récente entre la lignée humaine et celle d'une autre espèce de primate a été la bifurcation des Homininés en Hominines (lignée humaine) et Panines (lignée des chimpanzés). Selon une équipe de la Harvard Medical School à Boston, cette séparation s'est faite il y a moins de 6,3 Ma[42]. Toutefois, ces travaux indiquent également que cette séparation a été progressive car la comparaison des séquences des chromosomes X d’Homo sapiens et du chimpanzé montre des similitudes qui semblent refléter une période de hybridation entre des Hominines et des Panines. Une hybridation significative entre au moins une espèce de chimpanzé d'une part, des espèces d'australopithèque et probablement des espèces d'homme d'autre part, conduisant à des échanges de gènes entre les deux tribus, a dû exister pendant peut-être quatre millions d'années selon les auteurs de ces travaux.

Les mécanismes orientant cette évolution ne sont pas encore entièrement compris mais la sélection naturelle semble avoir joué un rôle important : l'environnement aurait guidé notre évolution récente bien que les facteurs environnementaux responsables n'ont pas encore tous été identifiés.

Les théories scientifiques se sont d'abord centrées sur l'évolution de la taille du cerveau qui aurait précédé chronologiquement les autres évolutions adaptatives de l'être humain (théorie du singe au gros cerveau). Toutefois, la découverte de Lucy qui avait une démarche déjà bipède mais un cerveau de faible volume vint infirmer cette hypothèse, la bipédie étant de loin plus ancienne que l'augmentation du volume cérébral. Des empreintes de pas fossilisées datant de 3,75 Ma, trouvées à Laetoli en Tanzanie, montrent une bipédie archaïque. Des empreintes comparables aux nôtres et datant de 1,51 à 1,52 Ma ont été trouvées au Kenya à Ileret[43].

[modifier] Place dans le monde vivant

[modifier] Classification biologique

Les espèces actuellement les plus proches de l'humain sont les deux espèces de chimpanzé : Pan troglodytes (le chimpanzé commun) et Pan paniscus (le bonobo). Par leur proximité phylogénétique avec l’homme, viennent ensuite le gorille et l'orang-outan. Le génome des humains ne diffère que de 0,27 % de celui des chimpanzés et de 0,65 % de celui des gorilles. Ces chiffres conduisent à estimer que notre lignée s'est séparée de celle des chimpanzés il y a environ cinq millions d'années, et des gorilles il y a environ sept millions d'années.

La démarche phylogénétique part de l'idée que la vie évolue des formes les plus simples aux plus organisées, avec acquisition de plus en plus de caractéristiques nouvelles, même si des pertes secondaires de caractères peuvent se produire au sein des lignées. Ainsi, l'espèce humaine fait partie, comme toute autre espèce du vivant, de plusieurs groupes emboîtés dont chacun est caractérisé par un caractère nouveau, qui se rajoute à ceux déjà accumulés. Notre espèce est classée dans :

Dans le groupe des primates, Homo sapiens fait partie[44] des :

Homo sapiens appartient au genre Homo au même titre qu’Homo habilis, Homo erectus, l'homme de Néandertal ou l'homme de Flores (éteints).

Bien que le terme de race chez les humains soit encore employé, et que les notions de sous-espèce ou de variété soient utilisées dans le monde vivant, il n'existe aucune subdivision biologique à l'intérieur de l'espèce humaine.

Article connexe : race humaine.

[modifier] Préjugé anthropocentrique

On entend souvent : « l'homme descend du singe ». Cette phrase est en fait fausse : l'humain partage avec les singes actuels des ancêtres communs, qu'on ne connaît pas encore. Homo sapiens serait en fait l'espèce actuelle la plus proche des chimpanzés, et inversement. Donc, parmi toutes les espèces vivantes actuelles, il n'existe aucun ancêtre, mais simplement des espèces qui sont plus ou moins apparentées entre elles. Du point de vue scientifique, les humains ne sont pas « plus évolués » que les chimpanzés. Ils ne sont pas « supérieurs » aux autres êtres vivants, ni aux singes, ni aux bactéries ; chaque espèce est adaptée à son milieu. Parler en termes de supériorité d’une espèce relève de jugements de valeur.

Selon Jean-Marie Schaeffer[45], on a longtemps estimé, en sociologie et en philosophie, que l'espèce humaine était à part dans le monde vivant. Dans son ouvrage La fin de l'exception humaine, il estime que l'espèce humaine doit être considérée de la même manière que les autres espèces « pour appréhender la complexité de notre psychisme et de nos relations sociales ».

[modifier] Le propre de l'homme ?

Article détaillé : Humanité.
Rembrandt, La leçon d'anatomie du professeur Tulp ou la diversité des émotions de l'homme

La notion de propre de l'homme relève à la fois de la philosophie et de la science, notamment de la paléoanthropologie et de la sociobiologie. Elle a également une grande importance religieuse.

Les plus anciennes traces de réflexion sur la spécificité de l'homme remontent à l'Antiquité. Par la suite, à de nombreuses reprises, les scientifiques et les penseurs ont tenté de définir le propre de l'homme par des caractéristiques anthropocentriques aujourd'hui dépassées[46] :

«  Ainsi, même dans le cadre des théories modernes de l'évolution, qu'on appelle néodarwinisme ou théorie synthétique de l'évolution - terme inventé pas Julian Huxley - et qui domine la pensée évolutionniste entre 1947 et 1977, les évolutionnistes s'efforcent de réserver une place à part à l'homme, étant entendu que si son corps a évolué, il reste que ce qui fait l'humain échappe aux lois de l'évolution[47]. »

Durant les développements de la science moderne, les spécificités avancées comme étant propres à l'homme ont tour à tour été remise en question. Ainsi, il fut avancé que le propre de l'homme était l'usage de l'outil, et il fut aussi question de la culture, qui semblait seulement exister chez notre espèce. Toutefois, les découvertes récentes montrent que les grands singes manient eux aussi des outils, et sont capables de transmettre des éléments d'ordre culturel. Le caractère bipède exclusif de l'homme est lui aussi remis en question : la bipédie aurait pu préexister chez l'ancêtre commun des hominoïdes, auquel cas ce n'est pas la lignée humaine qui aurait acquis la bipédie, mais ce seraient les lignées existantes de grands singes qui l'auraient perdue. Le rire a lui aussi été souvent présenté comme étant le propre de l'Homme mais de nombreuses recherches montrent qu'il est également présent chez les grands singes et même chez les rats[48],[49],[50].

Du point de vue de la biologie, cette question peut sembler peu pertinente si l'on prend l'angle d'approche de la sociobiologie : elle est « évidente » par sa présence. En revanche, la paléoanthropologie apporte une réponse intéressante à la question, tout en se concentrant sur les aspects biologiques d’Homo sapiens. Une citation de Pascal Picq résume cette position scientifique :

«  L'humain est bien une invention des hommes, qui repose sur notre héritage évolutif partagé, mais n'est pas une évidence pour autant. Homo sapiens n'est pas humain de fait.[51] »

Selon Rolf Schäppi[23], les caractéristiques distinguant l'homme des autres primates sont à chercher chez la femme. La femelle humaine présente en effet diverses caractéristiques anatomiques tout à fait exceptionnelles : forme étroite du bassin, existence d'une ménopause, nombreux caractères sexuels secondaires, en particulier une chevelure démesurément longue, pilosité particulièrement ténue, faible pigmentation relative de la peau par rapport aux hommes, etc.

Selon Pascal Picq, deux de ces spécificités ont fait souffrir les femmes du genre Homo. Leur bassin est devenu plus étroit pour s’adapter à la bipédie et, dans le même temps, le cerveau des bébés était de plus en plus gros. La sélection naturelle a éliminé les femmes qui ne pouvaient accoucher de bébés au crâne volumineux [52].

[modifier] Caractéristiques physiques

L'évolution vers Homo sapiens se caractérise par les éléments suivants :

Les liens entre ces éléments, leur valeur adaptative, et leur rôle dans l'organisation sociale est sujet à débat parmi les anthropologues. La taille moyenne des hommes, aujourd'hui[Quand ?], en France, est de 1,75 m, et celle des femmes de 1,62 m, pour des masses respectives moyennes de 75 et 61 kg. Les données individuelles sont très variables autour de ces moyennes, avec une forte influence de facteurs environnementaux, des comportements et des régimes nutritionnels. Les moyennes elles-mêmes varient beaucoup selon les populations et les époques.

 v · d · m  Formule dentaire
mâchoire supérieure
3 2 1 2 2 1 2 3
3 2 1 2 2 1 2 3
mâchoire inférieure
Total : 32
Dentition permanente humaine

Les jeunes naissent avec une masse autour de 3 kg, et une taille d'environ 50 à 60 cm, après une gestation de neuf mois. Totalement dépendants à la naissance, leur croissance dure plusieurs années. La maturité sexuelle survient entre 12 et 15 ans. La croissance des garçons continue souvent jusque vers 18 ans (la croissance se termine vers 21-25 ans avec la solidification de la clavicule). L'espérance de vie est très dépendante des conditions matérielles et de la disponibilité de soins médicaux. L'espérance de vie se situe aujourd'hui autour de 75 ans dans les pays les plus riches, et est inférieure à 40 ans dans les plus pauvres. Des cas isolés de longévité approchent 120 ans, et la personne ayant vécu le plus longtemps sans doute possible sur son âge est la française Jeanne Calment, qui a vécu plus de 122 ans.

L'être humain possède 23 paires de chromosomes (contre 32 pour le cheval).

Tout comme la plupart des primates, l'être humain se caractérise par ses deux jambes, et ses deux bras. Contrairement à la majorité des primates, les bras sont nettement plus courts que les jambes (les bras mesurent généralement les 3 quarts de la longueur des jambes), et ne sont pas habitués à la marche. On remarque la présence d'une voûte plantaire. Les jambes quant à elle sont plus longues que la hauteur du torse, et adaptées à la bipédie permanente.

[modifier] Droit

Bartolomé de Las Casas, un des premiers défenseurs des droits de l'Homme

[modifier] En droit international

Le jeudi 30 mars 2006 s’est tenu à l’UNESCO un colloque ayant pour thème « L’espèce humaine peut-elle se domestiquer elle-même ? ». Le directeur général de l’UNESCO, Monsieur Matsuura, avait alors exposé les deux enjeux de cette question : l’enjeu scientifique, mais également l’enjeu éthique, et exposa ainsi la problématique : « Pour la première fois de son histoire, l’humanité va donc devoir prendre des décisions politiques, de nature normative et législative, au sujet de notre espèce et de son avenir. Elle ne pourra le faire sans élaborer les principes d’une éthique, qui doit devenir l’affaire de tous. Car les sciences et les techniques ne sont pas par elles-mêmes porteuses de solutions aux questions qu’elles suscitent. Face aux dérives éventuelles d’une pseudoscience, nous devons réaffirmer le principe de dignité humaine. Il nous permet de poser l’exigence de non-instrumentalisation de l’être humain ». L’espèce humaine ainsi appréhendée dans sa vulnérabilité génétique pose la question de son statut juridique : est-elle un sujet de droit ? Est-elle protégée en elle-même ? Comment est-elle protégée ?

Paradoxalement, alors que les conférences insistent de plus en plus sur l’espèce humaine et sur son devenir, les textes internationaux ne protègent pas pour le moment l’espèce humaine par un dispositif qui lui serait expressément rattaché.

Les quelques rares textes qui font mention de l’espèce humaine le font dans leur préambule, au titre de fondement général aux dispositions du corps du texte, qui ne vise donc pas directement à protéger l’espèce humaine elle-même ; ainsi peut-on lire dans le préambule de la Déclaration sur la race et les préjugés raciaux adoptée par acclamation le 27 novembre 1978 à la vingtième session de la conférence générale de l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture à Paris pour fonder la non-hiérarchisation de ses membres : alinéa 5 : « Persuadée que l’unité intrinsèque de l’espèce humaine et, par conséquent, l’égalité foncière de tous les êtres humains et de tous les peuples, reconnue par les expressions les plus élevées de la philosophie, de la morale et de la religion, reflète un idéal vers lequel convergent aujourd’hui l’éthique et la science, ». Il ne faut ici pas confondre la protection de l’espèce humaine en tant que telle, et l’interdiction de la hiérarchisation de ses membres qui est précisément l’objet des dispositions de la Déclaration.

La Convention pour la protection des Droits de l’homme et de la dignité de l’être humain à l’égard des applications de la biologie et de la médecine: Convention sur les Droits de l’homme et la biomédecine élaborée au sein du Conseil de l’Europe, convention dite d’Oviedo du 4 avril 1997, fait également référence à l’espèce humaine dans l’alinéa 10 de son préambule : « Convaincus de la nécessité de respecter l’être humain à la fois comme individu et dans son appartenance à l’espèce humaine et reconnaissant l’importance d’assurer sa dignité; ». L’espèce humaine est de premier abord présentée de nouveau comme attribut d’un sujet de droit pour fonder la protection de celui-ci ; toutefois, la problématique du Directeur Général de l’UNESCO trouve dans le corps de la convention une résonance au sein de l’article 13 de la convention, intitulé « Interventions sur le génome humain » situé sous le Chapitre IV relatif au « Génome humain ». En effet, cet article énonce qu’ « Une intervention ayant pour objet de modifier le génome humain ne peut être entreprise que pour des raisons préventives, diagnostiques ou thérapeutiques et seulement si elle n’a pas pour but d’introduire une modification dans le génome de la descendance. » Ce texte se préoccupe explicitement, non pas seulement de la définition génétique de l’individu lui-même, mais également de sa descendance à travers son patrimoine génétique, et, par là même, de l’espèce. La protection ainsi élaborée n’est cependant pas absolue. En effet, le texte ne retient la modification du génome de la descendance comme illicite que dans la mesure où cette modification n’est pas le but poursuivi ; a contrario, si le génome de la descendance n’est pas la motivation directe de la modification du génome, cette modification est licite dans les cas gouvernés par « des raisons préventives, diagnostiques ou thérapeutiques » relatives à la personne subissant l’intervention.

La procédure se décompose traditionnellement en une Signature par un plénipotentiaire (Chef d’État, Ministre des affaires étrangères…) et une Ratification, qui consiste en une confirmation de cette signature, par l’organe compétent propre à chaque État, qui lie ainsi, de façon effective, l’État au Traité. Ainsi, une convention internationale n’a théoriquement valeur de droit positif que si, après avoir été signée, elle a été ratifiée (en droit français la ratification est le fait du Président de la République, conformément à l’article 52 de la Constitution, après autorisation du Parlement selon les cas énumérés à l’article 53 de la Constitution). La portée de cette protection est donc très relative.

La valeur juridique de ces traités dépend de la compréhension propre à chaque système juridique de ce qui constitue une atteinte à l’espèce humaine. La France a adopté récemment une des premières législations spécifiques visant explicitement à protéger l’espèce humaine.

[modifier] En droit français

La loi du 29 juillet 1994 relative au corps humain (une des lois dites bioéthiques) a introduit, dans le droit français, la disposition selon laquelle « Nul ne peut porter atteinte à l’intégrité de l’espèce humaine » (article 16-4 1er alinéa Code civil français). Cette disposition figure parmi les principes généraux devant gouverner les recherches scientifiques et les pratiques médicales (articles 16 à 16-9 c.civ.). D’importants débats existent sur la portée et la signification pratique à donner à cette interdiction : en effet, les alinéas subséquents de l’article 16-4 énoncent les interdictions de l’eugénisme, du clonage reproductif (cette interdiction a été introduite par la loi bioéthique du 7 août 2004), et de la modification des « caractères génétiques dans le but de modifier la descendance de la personne ». Ainsi, le premier alinéa doit-il être interprété indépendamment des autres, ce qui reviendrait à distinguer l’interdiction de porter atteinte à l’intégrité de l’espèce humaine, l’interdiction des pratiques eugéniques et l’interdiction du clonage, auquel cas le premier alinéa demeure énigmatique ? Ou ce premier alinéa doit-il être interprété à la lumière des alinéas subséquents, auquel cas l’intégrité de l’espèce humaine serait atteinte par la réalisation d’actes d’eugénisme ou de clonage ?

Une réponse semble pouvoir exceptionnellement être recherchée dans la traduction pénale de ces interdictions : en effet, ce sont les mêmes textes qui figurent dans le Code civil français et dans le Code pénal, textes qui ont été, de surcroît, introduits par les mêmes lois. Protégée pénalement depuis 1994 à l’article 511-1 du Code pénal, dans le livre qui protégeait les animaux des sévices graves (le Livre V du Code pénal), l’espèce humaine a reçu par la loi bioéthique du 7 août 2004 une protection renforcée, les dispositions la protégeant ayant été déplacées en partie dans le livre II, lui faisant partager à présent l’intitulé du Titre I qui réprimait les crimes contre l'humanité, soit : « Des crimes contre l’humanité et contre l’espèce humaine », et lui consacrant le Sous-titre II intitulé « Des crimes contre l’espèce humaine » regroupant les articles 214-1 et suivant.

L’enjeu de ces dispositions est de préserver les spécificités biologiques de l’espèce humaine que sont toutes ses caractéristiques génétiques :

Les crimes contre l’espèce humaine peuvent être considérés comme le deuxième ensemble d’infractions les plus graves du système juridique français, après les crimes contre l'humanité, apparaissant en deuxième position (après les crimes précités) dans l’énonciation des infractions dans le Code pénal, et l’action publique se prescrivant, par exception au droit commun (10 ans pour les crimes), par un délai de 30 ans (ce délai ne commençant par ailleurs à courir qu’à la majorité de l’enfant qui serait né du clonage), l’action publique relative aux crimes contre l’humanité étant, quant à elle, imprescriptible. On peut, par ailleurs, voir dans les crimes contre l’espèce humaine le complément de la protection de l’homme initié par les crimes contre l’humanité, ces derniers protégeant l’homme dans sa dimension métaphysique : le respect de son humanité et de sa dignité, et les crimes contre l’espèce humaine protégeant l’homme dans sa dimension matérielle : sa définition génétique et sa spécificité biologique.

[modifier] Notes et références

  1. Selon la classification classique, références :
  2. a, b, c, d, e, f, g, h, i et j Desmond Morris, Le Singe nu.
  3. Selon Rolf Schäppi, il faudrait ajouter à ces critères, l’existence d’une ménopause chez la femme, ainsi que le caractère indécelable de l’œstrus chez cette dernière. Rolf Schäppi, La femme est le propre de l'homme.
  4. voir « extinction de l'Holocène », « réchauffement climatique », « déforestation », « pollution », « surpêche ».
  5. Dictionnaire étymologique et historique du français, Larousse.
  6. Langaney, A., Hubert van Blijenburgh, N. et Sanchez-Mazas, A. (1995) - Tous parents, tous différents, Paris, Muséum National d'Histoire Naturelle, Musée de l'Homme, pp. 17-23.
  7. albinos sans frontière
  8. Voir « tatouage », « piercing » et « scarification ».
  9. Voir le chapitre « La préférence masculine pour une partenaire au teint clair » in Rolf Schäppi, La femme est le propre de l'homme.
  10. Voir section "principales caractéristiques" de l'article « hominidés »
  11. L'article « langage humain » distingue la langue et le langage de la façon suivante : "Le langage est la faculté de mettre en œuvre un système de signes linguistiques (qui constituent la langue)[...]"
  12. Pour plus de détails concernant les langues et l'étude du langage, voir les portails Portail:linguistique et Portail:langues
  13. Voir « société », « politesse ».
  14. Voir « société », « économie » et « politique »
  15. Voir « records du monde en athlétisme »
  16. Richard Feynman, Lumière & matière : une étrange histoire.
  17. Il est possible à ce propos que cette connaissance soit achevée prochainement grâce à la démarche expérimentale entreprise récemment avec le LHC.
  18. Doreen Kimura,Cerveau d’homme, cerveau de femme ?, Paris: Éditions Odile Jacob, 2001.
  19. Doreen Kimura, Sex and Cognition, (ISBN 0-262-61164-3)
  20. Catherine Vidal, Cerveau, sexe et pouvoir
  21. Catherine Vidal, Féminin Masculin : Mythes et idéologies, 2006
  22. Guillaume Carnino,""Pour en finir avec le sexisme, isbn 2-915830-02-9 2005.
  23. a, b, c, d, e et f Rolf Schäppi, La femme est le propre de l'homme.
  24. Voir « hypothèse de la grand-mère ».
  25. a et b Gangestad S.W., R. Thornhill (2008), « Human oestrus », Proc. Roy. Soc. B., 275, pp. 991-1000, doi : 10.1098/rspb.2007.1425
  26. Vince, G., 2005, « Hormone levels predict attractiveness of women », newscientist.com.
  27. Douleur et accouchement
  28. Births: Preliminary Data for 2007, National Center for Health Statistics. Consulté le 2006-11-23.
  29. Desfrere L, Tsatsaris V, Sanchez L, Cabrol D, Moriette G, Prise en charge des prématurés entre 24 et 28 semaines d'aménorrhée : Critères de réanimation des prématurissimes en salle de naissance : quel discours en anténatal ?, Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction, 2004;33:84-87
  30. MARK B. KRISTAL Placentophagia: A Biobehavioral Enigma, Department of Psychology, State University of New York - 1980
  31. Geoffrey Miller, The mating mind, (ISBN 0-099-28824-9)
  32. Philippe Gouillon, Pourquoi les femmes des riches sont belles ?, (ISBN 2801113360)
  33. Whiten, A., Goodall, J., McGrew, W.C., Nishida, T., Reynods, V., Sugiyama, Y., Tutin, C.E.G., Wrangham, R.W. et Boesch, C. (1999) - « Cultures in chimpanzees », Nature, 399, pp. 682-685.
  34. Boyd et Silk, L'aventure humaine, de la molécule à la culture, De Boeck 2004, partie 4, chapitre 18, ISBN 2 8041 4333 3
  35. Voir « la naissance de l'art chez l'homme de Néandertal »
  36. Extraits de INORA Lettre Internationale d'Information sur l'Art Rupestre - no 29 - 2001 sur http://www.culture.gouv.fr/ Ministère de la culture et de la communication (France). Consulté le 14 novembre 2007.
  37. Voir « population humaine », « transition démographique ».
  38. Estimation de la population mondiale par le Bureau de recensement des États-Unis. Consulté le 21 septembre 2009
  39. (en)Historical Estimates of World Population, Population Reference Bureau. Consulté le 20 février 2008
  40. Essai de prospective démographique, Pierre Chaunu , Huguette Chaunu , Jacques Renard éditions Fayard,ISBN 2-213-61596-9
  41. cf. « Ève mitochondriale ».
  42. « Genetic evidence for complex speciation of humans and chimpanzees »[pdf], Nature, 17 mai 2006, no 441, p. 1103.
  43. M. Benett et al., Science, vol. 323, p. 1197, 2009.
  44. Classification phylogénétique de Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader, Belin
  45. « L'homme, un animal comme les autres ? », Le Point, 4/12/2008.
  46. Picq, P., Serres, M., Vincent, J.-D. (2003) Qu’est-ce que l’Humain ?, éd. Le Pommier et le Collège de la Cité des sciences, (ISBN 2746501309)
  47. Picq, P., « L'humain à l'aube de l'humanité », p. 41, in Qu'est ce que l'humain ?.
  48. Rats 'like a laugh', BBC News, 1er mai 1998.
  49. Studies Show Rats Enjoy Tickling, ABC News, 31 mars 2005.
  50. Animals Laughed Long Before Humans, National Geographic, 31 mars 2005.
  51. Picq, P., « L'humain à l'aube de l'humanité », p. 64 in Qu'est ce que l'humain ?
  52. Picq, P., Nouvelle Histoire de l’Homme, chap. 6 : « L’Homme et l’Enfant ».

[modifier] Voir aussi

Sur les autres projets Wikimédia :

[modifier] Bibliographie

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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