Richard Stallman
Richard Matthew Stallman | |
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Nom de naissance | Richard Matthew Stallman |
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Surnom(s) | RMS |
Naissance | 16 mars 1953 Manhattan, New York, États-Unis |
Nationalité | américaine |
Richard Matthew Stallman (né à Manhattan, le 16 mars 1953), connu aussi sous les initiales RMS, est un programmeur et militant du logiciel libre. Il est à l'origine du projet GNU et de la licence publique générale GNU connue aussi sous l'acronyme GPL, qu'il a rédigée avec l'avocat Eben Moglen. Il a popularisé le terme anglais copyleft (jeu de mots anglais faisant référence à la notion de copyright, que l'on peut transposer en français en parlant de gauche d'auteur par référence au droit d'auteur). Programmeur renommé de la communauté informatique américaine et internationale, il a développé de nombreux logiciels dont les plus connus des développeurs sont l'éditeur de texte GNU Emacs, le compilateur C de GNU, le débogueur GNU mais aussi, en collaboration avec Roland McGrath, le moteur de production GNU Make.
Depuis le milieu des années 1990, il consacre la majeure partie de son temps à la promotion du logiciel libre auprès de divers publics un peu partout dans le monde. Depuis quelques années, il fait campagne contre les brevets logiciels et la gestion des droits numériques (DRM)[1]. Le temps qu'il alloue encore à la programmation est dédié à GNU Emacs, bien qu'il ne soit plus mainteneur principal depuis février 2008. Il gagne une partie de sa vie avec les cachets de conférencier qu'on lui donne à l'occasion ou des prix qu'on lui remet.
Sommaire |
[modifier] Biographie
Richard Matthew Stallman naît à Manhattan le 16 mars 1953. Doté de fortes capacités en science, il participa régulièrement à des rencontres de jeunes passionnés par les sciences. Il utilise un ordinateur pour la première fois durant ses années de lycée en 1969. L'été suivant, à la fin de ses études secondaires, il est engagé par le centre scientifique d'IBM à New York et s'attaque à l'écriture de son premier programme, un préprocesseur pour le langage de programmation PL/I destiné aux ordinateurs IBM 360.
En 1971, alors étudiant en physique et en mathématiques à l'Université Harvard dont il obtiendra d'excellents résultats, il devient hacker au département de recherche en intelligence artificielle du Massachusetts Institute of Technology (MIT) pendant des années. Il finit par arrêter ses études à Harvard pour se concentrer uniquement sur la programmation. Il apprend au MIT l'éthique des hackers, à savoir le partage des connaissances, le refus de l'autorité et le perfectionnisme. Seulement peu à peu l'ambiance des débuts changea et il sera de plus en plus rejeté de ses pairs qui acceptent des postes pour des entreprises faisant du logiciel propriétaire. Cependant, il maintiendra seul à jour les fonctionnalités de la machine Lisp qui était passé sous l'égide de deux entreprises : Symbolics et LMI. À lui seul contre des dizaines de développeurs à partir de la documentation, il parviendra durant des mois à être à jour sur ce projet ce qui lui vaudra une reconnaissance de ses collègues pour l'exploit.
Tout bascule au début des années 80. Lorsque l'imprimante Xerox du laboratoire se met à avoir des soucis de bourrage, il décide d'améliorer le pilote existant afin de régler le problème. Il est alors surpris de voir que le pilote est uniquement disponible sous la forme d'un binaire, le code source est inaccessible et personne ne veut le lui fournir. Il comprend alors que l'éthique hacker est en train de disparaître et qu'il faut agir. Ce qui explique la conception du projet GNU quelques mois plus tard après un message posté sur Usenet.
[modifier] Le projet GNU
Au mois de septembre 1983, Richard Stallman annonce le développement d'un système d'exploitation libre qu'il nomme GNU, et qui a pour but d'être un équivalent libre d'Unix. L'acronyme récursif GNU signifie GNU is Not Unix (« GNU n'est pas UNIX »). Peu après, il crée la Free Software Foundation (FSF), un organisme à but non lucratif qui permettra l'embauche de programmeurs et la mise sur pied d'une infrastructure légale pour la communauté du logiciel libre. En janvier 1984, il quitte son emploi au MIT pour se consacrer à plein temps au projet GNU. En 1985, Stallman publie le manifeste GNU, dans lequel il fait connaître les motivations et les objectifs du projet et fait appel à l'appui de la communauté informatique mondiale.
Afin de s'assurer que tous les logiciels libres développés pour le système d'exploitation GNU restent libres, Richard Stallman popularise le concept de copyleft (inventé par Don Hopkins), une astucieuse utilisation du droit d'auteur permettant d'assurer la protection légale des quatre libertés fondamentales des utilisateurs d'ordinateurs telles que définies par la FSF.
En 1989, la première version de la licence publique générale GNU est publiée. Cette licence sera utilisée pour protéger la majeure partie du système GNU qui est alors très avancé, mais encore incomplet. En effet, il manque encore le noyau du système. En 1990, la plupart des éléments du système GNU sont prêts, à l'exception du noyau (ou kernel). C'est à ce moment-là que la FSF commença le développement de Hurd, mais son développement se révélera long (et n'est toujours pas finalisé).
La naissance du noyau Linux en 1991 permet la combinaison des outils GNU et du noyau Linux (après que celui-ci fut publié sous licence GPL) pour former le système d'exploitation GNU/Linux. Richard Stallman tient à cœur l'appellation GNU/Linux pour, entre autres, que ne soit pas occulté le but du projet GNU, à savoir, permettre l'utilisation d'un système entièrement libre et garantir les libertés fondamentales de manière générale.
Depuis le début des années 1990, Richard est régulièrement victime de douleurs aux poignets, l'empêchant de participer au code comme avant. Actuellement il participe surtout à propager les libertés des Logiciels Libres à travers le monde, sous forme de conférence ou d'action contre des lois locales. Depuis cette période, ses relations avec les protagonistes du mouvement sont de plus en plus difficiles. L'incarnation de Linus Torvalds en sauveur de l'informatique moderne — idée reçue des médias via la popularité du projet Linux — l'agace car Linus lui même refuse ce rôle, qui pour des raisons historiques et de logique, reviendrait normalement à Richard pour sa lutte sans faille depuis le début du mouvement. D'autres comme Eric Raymond l'accuse de discréditer l'idée aux yeux des entreprises. Ce dernier a lancé le terme OpenSource en opposition à Richard pour favoriser l'aspect technique plutôt que l'aspect éthique. Richard s'est toujours opposé à ce terme car il mène à la confusion et relègue les libertés aux bas fonds des priorités, Richard ayant toujours été intransigeant sur le respect de l'idéologie initiale.
[modifier] Faits
- En 1999, Richard Stallman a lancé dans The Free Universal Encyclopedia and Learning Resource, les idées à la base de Wikipédia.
- Richard Stallman a écrit la Free Software Song, hymne des logiciels libres.
- Il a écrit la nouvelle Le droit de lire, une mise en garde qui se passe dans un avenir où des technologies de contrôle de la copie sont employées pour restreindre la lecture des livres.
- Il parle couramment anglais et français, assez couramment espagnol, et un peu indonésien.
- Il a déclaré à plusieurs reprises « Je puis expliquer la base philosophique du logiciel libre en trois mots : liberté, égalité, fraternité. Liberté, parce que les utilisateurs sont libres. Égalité, parce qu'ils disposent tous des mêmes libertés. Fraternité, parce que nous encourageons chacun à coopérer dans la communauté. »[2]
- Le vendredi 9 juin 2006, il est allé à Paris afin de présenter une pétition de 165 000 signatures contre la loi DADVSI à l'Hôtel Matignon. Mais il y est refoulé, une décision « mûrement réfléchie » selon le chef de la sécurité de la résidence du Premier Ministre[3].
- Le journaliste américain Sam Williams lui a consacré une biographie, Free as in freedom, que Stallman n'a jamais agréée. La communauté Framasoft lui demandant son concours pour une édition en français de cette biographie, il a accepté d'en écrire la préface à condition de pouvoir annoter largement l'œuvre originale[4].
- L'astéroïde 9982 Stallman a été nommé en hommage à Richard Stallman, l'astéroïde numéroté 9965 porte le nom du projet GNU.
- Richard Stallman a inauguré à Berga la première rue du logiciel libre au monde le 3 juillet 2010.
[modifier] Prix et distinctions
Richard Stallman a reçu de nombreux prix et distinctions au cours de sa vie, parmi lesquels :
- 1990 : Le prix MacArthur
- 1991 : Le Grace Murray Hopper Award de l'Association for Computing Machinery « Pour son travail de pionnier dans le développement de EMACS »
- 1996 : Un premier doctorat honorifique au Kungliga tekniska högskolan (Institut royal de technologie, en Suédois) de Stockholm en Suède
- 1998 : Le Pioneer Award de l'Electronic Frontier Foundation
- 1999 : Le Yuri Rubinsky Memorial Award
- 2001 : Un deuxième doctorat honorifique de l'Université de Glasgow
- 2001 : Le Prix Takeda de techno-entrepreneurship pour le bien-être socio-économique [1]
- 2002 : Le membership au National Academy of Engineering
- 2003 : Troisième doctorat honorifique de la Vrije Universiteit Brussel
- 2004 : Quatrième doctorat honorifique de la Universidad Nacional de Salta. [2]
- 2004 : Professorat honorifique de la Universidad Nacional de Ingeniería del Perú.
- 2005 : Prix de la Fundazione Pistoletto.
- 2007 : Prix honorifique de l'Université Inca Garcilaso de la Vega.
- 2007 : Doctorat honorifique de l'Université de Los Angeles de Chimbote.
- 2007 : Doctorat honorifique de l'Université de Pavie.
- 2008 : Doctorat honorifique de l'Université Nationale de Trujillo, au Pérou.
- 2009 : Doctorat honorifique de l'Université de Lakehead [5][6]
[modifier] Notes et références
[modifier] Voir aussi
[modifier] Bibliographie
- (en) Joshua Gay, Free Software, Free Society: Selected Essays of Richard M. Stallman, GNU Press, Boston, Massachusetts, 2002. [lire en ligne] [pdf]
- (en) Sam Williams, Free as in Freedom: Richard Stallman and the Free - Richard Stallman's Crusade for Free Software, O'Reilly Media, 2002. [lire en ligne]. Traduction française sur Wikisource : Libre comme Liberté.
- (fr) Richard Stallman, Sam Williams et Christophe Masutti, Richard Stallman et la révolution du logiciel libre. Une biographie autorisée, Eyrolles / Framasoft, 2010. [lire en ligne]
[modifier] Articles connexes
- Acteurs du logiciel libre
- Logiciel libre
- Culture libre
- Films documentaires :
[modifier] Liens externes
- (en) Site officiel personnel
- (en) Blog officiel
- (fr) "Richard Stallman et la révolution du logiciel libre", Conférence de Richard Stallman